en haut Robert Rippert et Gisèle Broquier, en bas Christophe Giraud et Gisèle Broquier
Gisèle Broquier encadre les techniciens conseillers Koppert sur le Sud Est. Au cœur de l’équipe Koppert Cavaillon depuis 20 ans, elle développe une approche pédagogique auprès des producteurs partenaires de Koppert. Si notre cœur de métier s’inscrit clairement dans le biocontrôle, une approche beaucoup plus globale voit le jour depuis plusieurs années. Lumière sur une facette de l’Agroécologie résolument inventive vue par Koppert.
Quelle est votre approche de l’Agroécologie ?
GB : l’Agroécologie doit créer un environnement favorable à la culture à protéger. L’Agroécologie nécessite de mettre en œuvre toutes les méthodes alternatives existantes pour favoriser une faune auxiliaire indigène qui va venir compléter l’action des auxiliaires que nous commercialisons. Cette approche est particulièrement utile quand on souhaite apporter une réponse numérique à une problématique. Elle permet d’augmenter, de démultiplier, la quantité d’auxiliaires présents. C’est sous cet angle précis que je peux témoigner de l’Agroécologie pour Koppert.
Quels sont les projets Agroécologiques sur lesquels travaille Koppert France actuellement ?
GB : Suite à un séminaire d’étude Koppert en Espagne présentant des démarches très abouties de semis de tunnels, ou de plantes relais en paloxs, et au partage de recherches australiennes sur le sujet, nous avons proposé à quelques producteurs sur le Sud Est d’investir dans cette approche numérique de la protection. L’objectif est de créer dans les exploitations des pools d’auxiliaires indigènes. Plusieurs producteurs ont démarré cette Protection Biologique Intégrée démultipliée avec de beaux succès. Notre idée est de toujours adapter la stratégie à l’exploitation, à son environnement. Il faut aussi que les techniques employées restent simples et faciles à mettre en œuvre. Parmi les pionniers de la région, on trouve des producteurs en PBI qui souhaitent intensifier leur biocontrôle en maîtrisant au mieux leur budget, des producteurs bio, et aussi l’unité de recherche GAFL de l’INRA d’Avignon..
En quoi consiste concrètement la technique en question ?
GB : En bio, mais aussi en PBI, la problématique puceron noir sur cucurbitacées est importante. Le puceron Aphis gossypii exerce une pression très forte dans notre région. L’idée est de semer une céréale qui attire un puceron spécifique de la céréale qui lui-même attirera les auxiliaires anti pucerons sur la parcelle. La prévention par définition.
Nous avons testé différentes stratégies dans plusieurs exploitations. Des semis d’orge en tunnel complet, des lignes de semis d’orge entre les rangs et sur les bardages des abris, des semis de seigle ou orge en micro-parcelles ou encore une implantation de seigle entre les tunnels. Le choix se fait selon les possibilités. La facilité de mise en œuvre est un critère essentiel dans nos préconisations.
Pouvez-vous nous donner un retour de producteur sur la saison passée ?
GB : Sur pastèques, M. Robert Rippert basé à Avignon a démarré en 2016 une protection en semant des bandes de seigle le long des parois et en inter-rangs en chapelle plastique. Pas d’arrosage nécessaire, la capillarité suffit. Les pucerons des céréales Rhopalosiphum padi se sont installés tout seuls, suivis des précieux auxiliaires Aphidius colemani, et des prédateurs plus généralistes tels que syrphes et coccinelles. Pour Monsieur Rippert, la technique est efficace, elle lui a permis de réduire ses Indices de Fréquence de Traitement en 2016 de façon très satisfaisante. La seule contrainte est qu’il faut vraiment surveiller les équilibres chaque semaine. Tout peut basculer très vite. Ce producteur reconduit cette technique cette année.
À l’unité de recherche GAFL de l’INRA d’Avignon, M. Christophe Giraud, responsable d’exploitation du site, utilise ses propres réservoirs d’auxiliaires. Il teste différentes méthodes dans son contexte spécifique. Le site de recherche présente notamment la possibilité de semis de seigle en tunnels entiers. On observe sur ce site une richesse et une diversité d’auxiliaires très forte.
Pour conclure, quels conseils donneriez-vous aux producteurs pour développer cette approche agroécologique ?
GB : Comme pour la PBI, il faut se lancer ! Cette approche est très enrichissante de par son échelle globale. L’objectif est de parfaire sa Protection Biologique Intégrée sur l’exploitation. En réussissant à économiser avec les plantes relais sur la problématique puceron, on peut investir plus dans le biocontrôle sur une seconde problématique telle que l’acarien ou le thrips. Le budget reste maitrisé mais la protection biologique s’intensifie. L’objectif est toujours de réduire les pesticides chimiques et donc les IFT. Pour réussir, il faut s’impliquer, observer et suivre de très près les équilibres. Koppert aide les producteurs à avancer en ce sens et garde toujours une part d’inventivité et d’émulation forte pour réussir le challenge d’une production sans résidu.