Catégorie: La parole à
Date de publication: juillet 12, 2018

Projet valorisation des ruches : le pilote 2018

Solène Bailly est responsable de projet chez Koppert France, chargée de la gestion des aspects règlementaires, elle est le contact privilégié de l’ANSES et du Ministère pour tout ce qui a trait aux homologations produits et aux CEPP. Elle coordonne également l’agrément de distribution des produits phytopharmaceutiques de l’entreprise. Enfin elle pilote la démarche QHSE : Qualité Hygiène Sécurité Environnement. C’est dans ce registre Environnement, qu’elle est en charge depuis l’an dernier de mettre en place la démarche recyclage et valorisation des emballages. Penser nos solutions biologiques jusqu’en fin de cycle de vie et s’assurer que tout le bienfait environnemental réalisé pendant la vie du produit se poursuive jusqu’à la fin nous semble capital dans notre démarche Partners With Nature.

Le point sur les avancées de la démarche, avec les apports de Frédéric Favrot, Directeur général Koppert France et de Gérald Surena, Chef produit pollinisation et piégeage.

Rappelez-nous la démarche amorcée par Koppert France en 2017 ?

Solène Bailly : Koppert France adhère à A.D.I.VALOR depuis fin 2017. Nous proposons la collecte pour le recyclage de 46 emballages de nos produits PPP, biostimulants et macro-organismes. (Liste ICI). Koppert est le premier et jusqu’ici le seul fournisseur de biosolutions à proposer le recyclage de ses emballages de macro-organismes. Nous avons également mis en place une réflexion sur la valorisation des ruches en fin de vie. Cette gestion des biosolutions en fin de vie nous semble essentielle et fait partie de l’expertise de service portée par Koppert.

Quelles sont les avancées et spécificités de vos produits de biocontrôle en terme de recyclage ?

Solène Bailly : nous devons penser à l’usage qui est fait de nos produits, à leur mise en place spécifique. Actuellement pour les macro-organismes, la collecte ne concerne que les produits proposés en bidons. Pour les plaquettes, support pour l’Encarsia par exemple, nous travaillons le sujet. Tout recyclage nécessite une collecte préalable, nous devons donc valider avec nos clients ce qu’ils sont prêts à mettre en œuvre en termes de collecte. Pour le cas des plaquettes, un produit biodégradable serait plus intéressant qu’un recyclage avec collecte, assez contraignant. Ces sujets sont travaillés avec notre maison mère qui élabore les produits. Le sachet ULTIMITE SWIRSKI, lancé en 2017, est ainsi compostable industriellement.

Pour Gérald Surena, Chef produit pollinisation et piégeage, la durabilité des produits est aussi un moyen efficace de réduire les déchets. « Koppert propose des pièges qui présentent une longue durée de vie, la plupart sont utilisables plusieurs années. DELTatrap, BUXatrap, PALMatrap sont réutilisables après un nettoyage en fin de saison. Nous soignons la qualité pour limiter les déchets agricoles. Tous les nouveaux pièges sont recyclables, mais notre démarche est de travailler la durabilité ».

Présentez-nous le projet pilote de collecte des ruches pour valorisation ?

Frédéric Favrot : la gestion des déchets agricoles est une demande à la fois sociétale et environnementale et pour Koppert il s’agit d’un axe fort dans le service proposé à nos partenaires. Koppert travaille à l’élaboration d’une ruche recyclable et recyclée, c’est un challenge technique important. Dans un premier temps, nous avons souhaité prendre nos responsabilités et avancer sur le process de valorisation des ruches, inexistant jusqu’alors.

Solène Bailly : la première étape était d’adhérer à A.D.I.VALOR. Actuellement, il n’existe pas de filière de recyclage organisée pour les ruches car c’est un produit complexe du fait de sa composition « multi matériaux ». Proposer un recyclage complet nécessiterait un démontage intégral de la ruche avec séparation de tous les éléments. À court terme, la valorisation énergétique est donc la voie privilégiée et nous avons engagé un partenariat avec A.D.I.VALOR pour construire ce projet de valorisation ensemble.

Concrètement, comment va se passer la collecte dans vos sites pilotes ?

Solène Bailly : trois partenaires se sont inscrits dans ce projet pilote 2018 : les coopératives Cadran de Sologne (41) et Hortalis Paimpol (22), ainsi qu’un producteur :

Les serres de la Chapelle (35). Cadran de Sologne, spécialisé dans la fraise, a commencé la collecte des ruches de ses adhérents dès juin. Les autres participants agiront en fin de campagne sur octobre/novembre. Nos partenaires ont beaucoup apprécié la démarche proposée par Koppert. La gestion des déchets est un acte essentiel. Pour Cadran de Sologne la démarche est obligatoire pour tous les adhérents. Ce projet pilote doit nous permettre de calibrer notre process et d’en vérifier l’efficacité et la faisabilité.

La coopérative communique auprès de ses adhérents la démarche de collecte en fin de saison. Un protocole de sécurité est transmis à chaque adhérent. La coopérative veille également à limiter l’accès de la benne de collecte. Une fois collectées, les ruches partent dans un centre de valorisation des déchets. La vapeur produite est récupérée dans des turbines qui créent de l’énergie réutilisée par la société de valorisation. Une ruche valorisée représente 16h de lumière selon A.D.I.VALOR.

Une charte est signée entre Koppert et le partenaire pour respecter le process de bout en bout. La démarche pilote est intégralement prise en charge financièrement par Koppert, qui souhaite cette année valider un process efficace et surtout performant au niveau de la valorisation.