Découvrez le discours d’Henri Oosthoek, fondateur de Koppert France, le 3 octobre 2024 lors de la célébration des 40 ans de Koppert France.
« Jan Koppert est sorti de la résistance contre les Allemands en 1945 et a épousé la sœur de ma mère en 1948. Il a obtenu une dote de son beau-père - mon grand-père - et est devenu producteur de légumes et de fleurs.
A cette époque, on ne pouvait pas marcher dans les serres. C’était les prémisses des serres avec des bacs de couches chaudes.
Ce n'est que plus tard que les structures en bois sur lequel on posait le verre de la forme d’une serre actuelle sont arrivées. Et c'est ainsi qu'il a essayé de subvenir aux besoins de sa femme et de ses 4 enfants.
Jan souffrait souvent de maux de tête. Était-ce à cause des pulvérisations fréquentes de produits chimiques à large spectre ? En 1967 - j'avais 12 ans à l'époque - Jan est allé en Suisse avec son fils aîné Peter ; là-bas, ils ont trouvé l'acarien prédateur contre les tétranyques, Phytoseiulus persimilis.
Nous avons tous ri lorsque ce mot a été prononcé à table.
Il s’est avéré que Jan avait une tumeur au cerveau. Nous avions découvert le Phytoseiulus en 1969 et après 3 ans, il a dû abandonner le combat. Il est décédé au début de l’année 1972. Jan n'a donc pas vu grand-chose de sa découverte, mais il a vu comment nous avions développé l'Encarsia formosa pour lutter contre l’aleurode.
Son fils Peter et son jeune frère Paul ont ensuite pris la direction de l'entreprise et quelques années plus tard, j'ai également rejoint Koppert. J'étais le numéro 8. Aujourd'hui, nous avons 3 000 employés dans le monde entier.
Quelle était notre mission ? Nous cherchions des solutions pour lutter contre les différents ravageurs dans les serres de tomates, de concombres et de poivrons. Notre première valeur devenait de plus en plus claire : nous travaillons en partenariat avec la nature !
Nous faisions constamment de nouvelles découvertes pour nos clients -les producteurs de cultures sous-abris et cultures extérieures - qui avaient besoin de produire avec moins de produits chimiques. Nous devions trouver de nouvelles solutions, sinon les producteurs pulvérisaient des produits chimiques et tuaient les insectes auxiliaires présents dans les cultures. Cette façon innovante de travailler est bien sûr devenue l'une de nos valeurs : nous continuons de nous améliorer. Toujours !
Mon père travaillait pour Rijk Zwaan ; Il a été un pionnier et a contribué à développer Rijk Zwaan en France. Il a découvert plusieurs grandes entreprises dans le Nord et le Sud de la France. Il a pris quelques graines dans le coffre de sa voiture et m'a demandé de traduire certains textes en français. « Un échantillon sans valeur ». Il n'y avait que 20 000 € de graines de laitue dans ce sac.
Il m'a également emmené en France, à Verdun et Saint Michel avec Monsieur Henri Marchal. Henri était le Président de Légumes de France. Un homme important. J'ai joué au football avec son fils Lionel Marshall ; certains d'entre vous l'ont peut-être connu...
Peter Koppert a également fait un voyage similaire avec mon père. Une autre valeur : nous nous aidons les uns les autres : nous sommes une famille !
De ce voyage est venue l'idée de développer un marché en France. C'était en 1975.
Nous avons commencé à fournir des produits directement à certains producteurs. Koppert est devenu très connu dans les cultures de tomates et de concombres en France. Une autre valeur : nous travaillons pour les producteurs.
Koppert France a été fondée en 1984. La deuxième filiale Koppert qui a vu le jour en dehors des Pays-Bas. C’était un grand pas en avant par rapport à la langue, il fallait parler français ! Et les Français ne parlaient pas ou peu anglais.
Mais nous avons quand même commencé à faire des affaires en France. La 5e valeur : nous créons un réseau global. La France en fait partie.
Au moins 10 ans plus tard, le bourdon a été introduit dans les serres de tomates. Comme on utilisait de moins en moins de pesticides, un professeur d'école d'horticulture a découvert que les bourdons pouvaient polliniser les tomates.
Comme la production de bourdons était aussi de ma responsabilité, j'ai commencé à produire des bourdons pour la France; l’une des première ruches de bourdons a été conduite à Nantes par un de mes amis dans sa voiture en 1989.
Mais d'abord, en 1984, nous avions nommé un Directeur qui n’avait jamais fait de comptabilité dans sa vie.
Par contre, nous avions un professeur en biologie qui faisait le conseillé technique chez Koppert. Il venait juste de nous rejoindre de Côte d'Ivoire. Il a donc pu remplacer rapidement ce Directeur. Cette personne c’est Michel Allene et il est devenu le nouveau Directeur Général de Koppert France.
Pour plus de sécurité, nous avions également mis en place une administration financière. »